Plogoff
Chapelle Notre-Dame du Bon Voyage et du Bon Port
La chapelle « Notre-Dame du Bon Voyage » a été construite sur la lande d’une colline appartenant au seigneur de Treana , suite à un vœu de ce dernier ayant échappé à la noyade après être tombé dans la réserve d’eau d’un moulin (la légende dit que pour choisir le lieu de construction le seigneur serait monté sur son âne et la chapelle aurait été construite à l’endroit où se serait arrêté l’âne). C’est en 1698 qu’y eut lieu la première messe. La chapelle a été restaurée dernièrement entre 1986 et 1991. Le travail réalisé est tout à fait admirable. On peut citer par exemple les lambris de la voûte refaits un à un et tous décorés d’ancres de marine et de roses des vents, ou encore le cantique dédié à Notre-Dame du Bon Voyage inscrit en breton sur les murs de la chapelle. L’ensemble du patrimoine a ainsi été remis en état.
Parmi ce patrimoine, la chapelle contient de nombreuses œuvres dédiées à la mémoire des marins.
Ainsi ce ne sont pas moins de cinq navires de procession qui y sont exposés.
Certains ex-voto sont très connus, tel le paquebot « France », digne ambassadeur de la France sur les mers du globe pendant trente ans.
Un deuxième ex-voto est le croiseur de la Marine Nationale « Colbert » retiré du service actif au cours des années 1990 et qui a accompli une seconde carrière comme bateau musée à Bordeaux.
La Marine de pêche n’est pas oubliée : une maquette de thonier avec tangons et tape-cul est également exposée.
Enfin deux navires ayant servi entre la fin du 19 ème et le 1 er quart du 20 ème siècle ont eux aussi pris place au sein de cette chapelle.
La « Melpomène » est un frégate de 1 er rang de la marine d’état qui servira en fin de carrière de vaisseau-école au profit des jeunes mousses (on pourra admirer la qualité de cet ex-voto). Une photo de tableau montre la "Melpomène" sous voiles en Méditerranée.
La « Seine » est pour sa par une goélette à quatre-mâts de la compagnie Bordes (la compagnie créée par Antoine-Dominique Bordes en 1849 aura connu 127 navires avant sa dissolution en 1935).
L’histoire de la « Seine »
Cette fortune de mer mérite d’être signalée : En 1921 ce navire faisait route vers la France en provenance du Chili avec à son bord une cargaison de guano quand il fut pris dans une tempête. Le bateau perdit son gouvernail, le pont fut balayé et de la bordée de quart sur le pont seul un marin survécut. La scène avait été observée par un vapeur italien qui signala la perte du navire français. Mais quelques semaines plus tard la « Seine » accosta aux Açores. Et le marin rescapé alors qu’il était de quart pendant la tempête rentra par la suite chez lui à Plogoff en compagnie d’un autre marin de la localité. A la plus grande surprises des habitants : leur messe d’enterrement avait en effet été dite !
C’est donc le marin rescapé de la bordée de quart qui offrit la maquette de la « Seine » en 1925. Mais la tradition familiale ne s’arrête pas là puisque l’ensemble des navires ont été restaurés ou réalisés par le propre fils du donateur, un officier-marinier du corps de maistrance de la Marine Nationale.
Si les bateaux forment l’essentiel du patrimoine maritime de la chapelle, d’autres œuvres votives sont intégrées au décor :
- L’autel paré de motifs marine (ancre et cordages)
- Une nef figurant sur un autel porté par des angelots
- Un crucifix au pied matérialisé par et une ancre de marine et une bouée-couronne portant l’inscription « ND du Bon Voyage Protégez-nous ».
Notre-Dame du Bon Voyage était aussi invoquée en dehors du monde maritime comme le signalent les plaques de marbre offertes en remerciement ainsi que la sculpture de pierre datant de 1955 réalisée par un militaire prisonnier en Algérie.
Des cartes postales anciennes montrent la procession des ex-voto lors de l'inauguration de la statue de Notre-Dame des Naufragés à la Pointe du Raz le 03 juillet 1904.
Les ex-voto sont toujours portés en procession lors du pardon annuel de Notre-Dame des Naufragés. |