Saint-Jean-de-Luz
Photos autres : Francine Peyrelongue - Jean-Louis Malpertu - Marie-Hélène Cingal - Juliette Paoli - Viviana Pujadas
Eglise Saint-Jean-Baptiste
L'ex-voto de l'église Saint-Jean-Baptiste est un bateau à aubes à bord duquel sont embarqués des marins que l'on aperçoit sur le pont et dans les canots. Il aurait été offert par l'impératrice Eugénie, en souvenir d'une sortie en mer où elle faillit y laisser la vie. Son mari, Napoléon III et elle-même vinrent en effet se reposer sur la côte basque en 1854, un an après leur mariage et c'est donc au cours de ce voyage que l'incident se produisit. Il se dit aussi qu'il aurait plutôt été été offert par un membre d'une famille de la région luzienne, un marin terre-neuva de Ciboure au retour d'une pêche miraculeuse (voir le site d'Amatxi sur le Pays Basque).
Toujours est-il que l'ex-voto, à la coque noire et verte et également décorée de rouge et de blanc, a pour nom "Sa Majesté (S.M.) l'Impératrice Eugénie". Alors, pure coïncidence ou réalité ?....Car, n'oublions pas non plus que la Compagnie Générale Transatlantique lança en 1864 le premier paquebot transatlantique construit en France, un bateau à aubes qui avait pour nom "Impératrice Eugénie" ! Paquebot qui changera de nom après la chute de Napoléon III pour s'appeler "Atlantique". De même, l'on notera que la maquette est dotée d'une figure de proue féminine. Un clin lin d'oeil à l'épouse de Napoléon III ? Rien n'est moins sûr ou ne permet de l'affirmer.
Mais revenons-en à l'histoire de ce paquebot transatlantique. Mis en service en 1865 sur la ligne du Mexique, il sera appelé "Atlantique" lors de la fin du règne de Napoléon III en 1870. Doté quelques années plus tard d'une hélice, il sera alors destiné à la ligne Le Havre - New-York.
Et, en 1874, il connaîtra sa première fortune de mer, après avoir été abandonné à 100 nautiques de Brest, les passagers et l'équipage ayant dû quitter le navire qui prenait l'eau au cours d'une tempête. Repéré le lendemain et toujours à flot, il sera pris en remorque par un navire à vapeur anglais jusqu'à Plymouth puis il rejoindra Le Havre pour réparations.
Remis en service l'année suivante, il s'échouera une première fois sur la côte du New Jersey en janvier 1877. Un deuxième échouement lui sera fatal sur la côte colombienne en janvier 1895.
Alors la présence de cet ex-voto dans l'église de Saint-Jean-Luz est-elle liée à l'épilogue heureux que connut l'impératrice Eugénie sur la côte basque, ou à celle d'un marin embarqué à son bord et qui aurait lui aussi connu une fortune de mer heureuse, ou bien est-elle tout simplement le don d'une famille luzienne ?... A chacun de laisser libre cours à son interprétation. |