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Saint-Quay-Portrieux

Chapelle Notre-Dame de la Garde - Kertugal

La chapelle Notre-Dame de la Garde à Kertugal, quartier au nord de Saint-Quay-Portrieux, était un lieu tout particulièrement vénéré des marins, lesquels vouaient un culte tout particulier à Notre-Dame à leur retour des bancs de Terre-Neuve ou d'Islande.

Ces marins, accompagnés de leurs familles, s'y rendaient à toute heure du jour et de la nuit pour accomplir leurs voeux. Ils y venaient parfois même à genoux ou pieds nus depuis le port ou de leur domicile pour remercier Notre-Dame de les avoir protégés et y apporter leur offrande.

L'abbé Gicquel, recteur de Saint-Quay-Portrieux, écrivait ainsi le 22 décembre 1863 dans le cahier de la paroisse : "Il ne se passe presque pas de jour qu'il n'arrive, soit de jour, soit de nuit, à la Chapelle de Kertugal, des hommes pour s'acquitter des voeux qu'ils ont faits à Notre-Dame de la Garde, dans les dangers dont Marie les a miraculeusement délivrés. Dans cette saison, le pèlerinage de nuit et pieds nus, est très pénible. On voit des hommes qui arrosent le plancher de la chapelle de leurs larmes et de leur sang qui jaillit en abondance de déchirures nombreuses faites aux pieds par les pierres".

Ces propos consignés confirment bien la foi de ces marins pour qui Notre-Dame était le seul espoir dans la mer formée et dans des conditions de travail abominables.

Ceci explique donc la présence des nombreux ex-voto suspendus aux murs de cette chapelle si caractéristique par sa forme arrondie (elle est la seule chapelle en forme de rotonde qui existe en Bretagne). Certains ex-voto ont, en ce qui les concerne, été offerts par les familles de disparus en mer.

A l'exception des maquettes des deux navires (dont une de 2005), une goélette terre-neuva et et un quatre-mâts barques de commerce, toutes les autres réalisations ont été données à Notre-Dame en remerciement d'un voeu ou d'une grâce exaucés et en souvenir.

Ainsi peut-on y voir :

- un diorama de terre-neuva trois-mâts barque à la coque vernie (don fait par L. Robert) du 19ème siècle,
- un diorama représentant l'Amélie, autre navire terre-neuva gréé en trois-mâts barque, du 19ème siècle également,
- une maquette de cuirassé à éperon et babettes, trois-mâts carré à propulsion mixte, lui aussi de la fin du même siècle,
- une autre maquette de cuirassé à éperon et armé de canons de sabord, trois-mâts barque, toujours de la fin du 19ème,
- un diorama de clipper trois-mâts carré - navire de commerce de la fin du 19ème - début du 20ème siècle,
- un dessin du naufrage du steamer "Atlantic", au large des Côtes de la Nouvelle Ecosse en 1873, entraînant la mort de 562 personnes sur 952 personnes embarquées,
- un tableau du "Sainte-Lucile", offert en souvenir d'un marin de Kertugal , François Malenfant, décédé à bord en août 1941 au large de Tarragone (Espagne),
- une reproduction de la tempête de mars 1906 dans le port de Saint-Quay-Portrieux,
- un diorama de quatre-mâts barque du 19ème siècle,
- un diorama de trois-mâts carré accompagné d'un cotre et d'un brick (19ème siècle)
- un diorama du cuirassé à éperon "Santiago" de la Royale, décoré de petits objets tels bouée couronne, ancre de marine et d'un phare,
- un bannière où les habitants, dont un marin, se placent sous la protection de la Vierge,
- une bannière de procession de 1892, la "bannière des naufragés" importée de Méditerranée par des marins, relative à un naufrage et sur laquelle l'on peut lire : "La Planche après le naufrage - Marie ! Marie !"

Mais l'ex-voto le plus important est le tableau intitulé "Le Naufrage de La Perle", brick armé pour la grande pêche dans le port de Saint-Quay.
Le brig, faisant route vers Terre-Neuve, se trouva pris dans une tempête le 29 mai 1836 et manqua de chavirer, les vagues dévastant le pont et emportant huit hommes à la mer. Sans espoir de secours, loin des côtes, on invoqua alors la Vierge et l'équipage fit un voeu que Marie exauça sur le champ. La Vierge apparut aussi à un jeune mousse de l'équipage, Jean Larcheveur , originaire d'Etables. Il cria qu'il voyait "une belle dame redresser le bateau avec son bras". Et c'est un marin, rescapé de cette tempête, qui a fait peindre et placer cet ex-voto pour l'accomplissement de son voeu".
Il semblerait pourtant que ce tableau date de 1835, soit un an avant le naufrage de "La Perle". De plus, le navire représenté est un trois-mâts et non un brick. Alors cette oeuvre était-elle destinée intialement à une autre fortune de mer et a-t-elle finalement usitée pour commémorer celle de "La Perle" ?...

Et l'on ne saurait quitter ce lieu de mémoire sans lire le merveilleux cantique des marins à la gloire de Notre-Dame de la Garde, sauvegarde des matelots sur les flots.

   

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